Économie Production de tomate industrielle

Une dizaine de conserveries à l’arrêt

  • Placeholder

Ali TITOUCHE Publié 15 Décembre 2021 à 09:51

Une dizaine de conserveries sont à l’arrêt, à l’est du pays, faute de “crédits de campagne”. La crise que connaît la filière de la tomate industrielle profite tout compte fait au triple concentré chinois, importé à coups de millions de dollars par certains opérateurs. La production algérienne, qui a vu ses usines baisser rideau les unes après les autres, est pénalisée essentiellement par l’absence de “crédits de campagne” qui permettent aussi bien aux agriculteurs qu’aux transformateurs de se projeter. Certains d’entre eux, contactés par Liberté, disent éprouver toutes les difficultés à décrocher un crédit auprès des banques leur permettant d’envisager une reprise de leur activité. “Il y a une bonne dizaine d’usines de transformation à l’arrêt, d’autres fonctionnent à 10% de leurs capacités faute de crédits de campagne, lorsque d’autres opérateurs se font octroyer des crédits pour l’importation du triple concentré de tomates”, témoigne un industriel, soulignant la grosse difficulté à faire signer un banquier malgré les appels incessants du chef de l’État et du Premier ministre, adressés aux banques afin d’accompagner la reprise. 

“La situation est catastrophique”, alerte notre interlocuteur, non sans s’indigner face au chaos économique et social que représente ce blocage qui affecte une dizaine d’usines. Chacune d’elles représente un investissement de 2 milliards de dinars d’équipements, alors que la filière fait travailler 144 000 personnes. Plusieurs entreprises ont ainsi été mises en difficulté au moment où les crédits sont rarissimes ou octroyés au compte-goutte, obligeant certaines à baisser rideau ou à faire fonctionner leurs appareils à 10% de leurs capacités et des milliers d’agriculteurs à subir des saisons blanches, autrement dit à quêter d’autres perspectives pour leurs récoltes. C’est une course contre le dépôt de bilan pour certains professionnels de la tomate industrielle. Mais, souvent, ce sont les banquiers qui déterminent la trajectoire de leurs unités de transformation, prises en tenailles entre la crise de signature au niveau de certains établissements bancaires et l’absence de réaction officielle face aux difficultés chroniques auxquelles elles se heurtent. 

Paradoxalement, les conserveries à l’arrêt ne présentent pas un niveau d’endettement élevé et offrent, en même temps, toutes les garanties traditionnellement réclamées par les établissements bancaires pour l’octroi des crédits. À cette problématique d’accès aux crédits qui fragilise à la fois l’amont agricole et l’aval industriel viendra s’ajouter le sempiternel problème de distribution ; les circuits étant parasités par les acteurs de l’informel où les transactions se font essentiellement en cash et quelquefois sans facturation. Ce pourquoi les transformateurs réclament le retour de l’Edipal (ex-Onaco) pour la distribution de leur production, ce qui permettrait d’asseoir les règles de transparence et de lutter contre l’informel qui expose leurs entreprises à plus d’un danger. “L’intervention des services du ministère du Commerce est vivement souhaitée à ce niveau”, souligne un producteur en difficulté, réclamant sur sa lancée une réunion urgente des ministères concernés par la transformation de tomate et autres produits agricoles. Faute de quoi, les faillites tant redoutées seront inévitables et les conséquences sociales se traduiraient par des milliers de salariés au chômage.  

 


Ali Titouche

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

    • Placeholder

    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00

  • Chroniques DROIT DE REGARD Trajectoire d’un chroniqueur en… Liberté

    Pour cette édition de clôture, il m’a été demandé de revenir sur ma carrière de chroniqueur dans ce quotidien.

    • Placeholder

    Mustapha HAMMOUCHE Publié 14 Avril 2022 à 12:00